Faire pipi au lit : il ne faut plus gronder vos enfants !

Faire pipi au lit peut-être gênant pour  l’enfant, ses frères et sœurs mais également pour ses parents. Si cela est normal à un certain âge, ce comportement peut-être pathologique. Quand faudrait-il s’inquiéter et que faire ?

Sûrement que vous avez déjà assisté à cette scène au moins une fois : un enfant qui se réveille le matin pyjama tout mouillé avec une honte facilement lisible sur son visage.  « As-tu recommencé à faire pipi au lit à ton âge ? » interroge sa maman. Parfois, l’enfant est obligé de laver les draps, ses habits, faire sortir le matelas pour le sécher ou  au pire des cas on appelle tous ses camarades du quartier pour se moquer de lui. Ce qui peut tourner en  une petite balade dans tout le quartier avec le matelas et les habits encore dégoulinant d’urines. Voici à des degrés  divers les punitions pouvant être infligées à un enfant qui “tarde” d’arrêter de faire pipi au lit. Est-ce une meilleure solution? Sûrement pas.

Faire pipi au lit (énurésie) est  une émission involontaire et inconsciente d’urine pendant le sommeil. Elle survient en règle générale la nuit. Assez fréquente chez le jeune enfant, elle peut aussi se manifester chez le grand enfant (4 à 8 ans), voire chez l’adolescent (10 à 19 ans). Il faut toutefois distinguer l’énurésie de l’incontinence urinaire qui est due à un défaut de fonctionnement des sphincters, ces muscles qui permettent de se retenir quand on a envie d’uriner.
On distingue l’énurésie primaire au cours de laquelle l’enfant n’a jamais acquis sa propreté, de l’énurésie secondaire où suite à une circonstance plus ou moins élucidée, l’enfant recommence à mouiller son lit après une certaine période de propreté.

Les causes sont multiples

L’énurésie est souvent le reflet d’une non maturation de l’appareil urologique et neurologique. Elle est par ailleurs normale avant quatre ans, âge à partir duquel l’enfant commence à  gagner en autonomie.
L’acquisition de la propreté est un processus délicat qui peut être entravé par des conflits psycho-affectifs. En effet, un stress psychoaffectif comme la perte d’un parent ou la maltraitance peuvent être à l’origine de l’énurésie.
L’énurésie aurait de surcroît une composante héréditaire : des gènes retrouvés chez certaines familles d’énurétiques ayant été incriminés.
D’autres causes sont surtout liées à des enfants dont le seuil de réveil est élevé (ils ne se réveillent pas lorsque leur  vessie est pleine et mouillent leurs draps) ou à production exagérée d’urine telle qu’elle est observée en cas  de troubles de production de la desmopressine et de l’ADH (les hormones qui interviennent dans la régulation de la production d’urine).

Que faire ?

Avant toute chose, éviter à tout prix de culpabiliser ou d’humilier l’enfant. Le but du traitement consiste plutôt à aider l’enfant à maîtriser sa continence tout en l’encourageant à recouvrer et à développer son estime de soi.
Une des méthodes les plus simples consiste dans un premier temps à limiter la quantité de liquide avant le coucher  et de réveiller l’enfant plusieurs fois la nuit. Attention à ne pas priver l’enfant d’une quantité d’eau suffisante pendant la journée. Cette méthode exige toutefois un effort soutenu de la part des parents et nécessite que l’enfant soit effectivement éveillé pour qu’il y ait des résultats positifs.

Un autre moyen consiste à utiliser un système d’alarme qui se déclenche aussitôt que l’enfant mouille ses draps. Elle nécessite que l’enfant soit tout de suite réveillé et sois emmené aux toilettes pour finir sa miction. Cette méthode doit être utilisée chaque jour pendant une période de quelques mois pour être efficace. Elle s’est avérée sans aucun danger et de surcroit efficace, car permettant de traiter 2/3 des cas.

Enfin, si les deux méthodes comportementales ne sont pas efficaces, il faudra solliciter un avis médical spécialisé. Le médecin prescrira des examens à la recherche d’autres maladies tels qu’une infection urinaire, un diabète,  une anomalie du tractus urinaire. Il pourra  éventuellement prescrire de la desmopressine ou un antidépresseur. Ces médicaments ne sont pas sans conséquences, il faudra donc toujours se référer au médecin avant de les utiliser et suivre à la lettre ses instructions.