« Ce jour-là, ma capote a tout capoté » !

Probablement que tout le monde est passé par là : la jeunesse et ses folies. Mais il y a un pas de plus qui vous fait tomber dans un gouffre infernal. Le comportement sexuel à risque occupe une part prépondérante dans la sphère de ces erreurs qui peuvent faire basculer le cours de toute une vie. Dr Kweli (pseudonyme), médecin consultant dans une clinique de Bujumbura nous livre un témoignage poignant.

Un samedi, il est 1h30, je suis de garde dans la clinique où je travaille mais y a pas grand monde, je me ressource un peu sur internet en attendant. Soudainement je reçois un appel d’un ami avec qui on ne s’était pas parlé depuis quelques mois. Disons que nous étions tous occupés chacun dans ses affaires. Tout ça pour dire que j’étais content de prendre ses nouvelles quoi que cet appel en plein milieu de la nuit ne présageait rien de bon.

« Salama Docta, umbabarire ngira ndakuvyuye ariko hari akaboro nshaka umfashe kuko mpejeje kudekona sinokubesha urazi ko uri umugenzi » (Salut Docteur, excuse-moi je te réveille mais j’ai un truc où il faut que tu m’aides. Je viens de faire une belle connerie. Je ne peux pas te mentir tu sais bien que tu es mon ami) criait presque le jeune homme au bout du fil.  Sa voix de rogomme dissimulait à peine la quantité excessive d’alcool qu’il avait ingéré. J’essaie de le calmer pour qu’il m’explique dans les moindres détails ce qui s’était passé et surtout de se mettre à l’écart du bruit de la musique autour de lui.

Ces événements se déroulent entre 23h et minuit et sont…

Un vendredi, après une longue semaine de travail, ils s’étaient retrouvés à 20h en soirée entre garçons dans un bar branché de la capitale histoire de vivre le « furaha day » comme on surnomme affectueusement le vendredi (Friday). Ils ont bu et mangé : bière après bière et musique à fond, le temps est passé très vite. Jusque-là rien de très méchant. A 23h, ils décident d’aller en boîte de nuit et c’est où les choses vont commencer à se compliquer. Notre jeune homme, sous l’effet de l’alcool tombe sous le charme de la serveuse et la puissance de sa libido supplante très rapidement la force de la raison. Résultat : contre quelques billets, la serveuse accepte de soulager l’envie irrépressible de Monsieur. Mis à la hâte, le jeune homme remarque après l’acte que le préservatif a éclaté. Et comme le mal ne vient jamais seul, quand il raconte à ses amis ce qui venait de lui arriver, ils ont crié en chœur « Yee ! Qu’est-ce qui t’as pris ? Tu es le seul à ne pas savoir que la jolie serveuse a le VIH ». Alerte générale. Et c’est ainsi qu’il m’a appelé. Et je l’ai orienté vers un centre spécialisée pour une prise appropriée.

L’utilisation correcte du préservatif reste un défi

L’abstinence sexuelle reste évidemment le moyen le plus sûr pour se protéger contre de nombreuses maladies mais s’est avéré inefficace  surtout dans la réduction de la prévalence du VIH. L’utilisation correcte du préservatif est une alternative pour éviter les grossesses, les IST et le VIH/Sida. Cela implique qu’il faut :

• Vérifier la date de péremption du préservatif ;
• Pas utiliser le produit s’il est périmé ou si son emballage est endommagé ;
• Frotter le produit entre les mains pour répartir le lubrifiant à l’intérieur ;
• Vous assurer que le pénis soit en érection ;
• Déchirer l’emballage avec les mains ;
• Vérifier le sens du déroulement du préservatif et pincer le réservoir ou l’extrémité du préservatif entre le pouce et l’index afin d’en chasser l’air ;
• Si le sexe n’est pas circoncis, repousser d’abord la peau du bout du pénis ;
• Tout en pinçant le bout placer le préservatif sur le pénis et dérouler le afin que le pénis tout entier soit recouvert ;
• Appliquer si vous le souhaitez, sur le préservatif, un lubrifiant ou gel fait à base d’eau (pharmacie) ;
• Toujours mettre le préservatif avant que le pénis ne touche votre partenaire.
• Etre prévoyant de vous retirer lorsque vous sentez l’éclatement du préservatif au cours des frottements ;
• Après l’éjaculation, se retirer avant que le pénis ne soit mou tout en tenant le bord du préservatif ;
• Après le rapport, enlever le préservatif, s’assurer que le liquide reste à l’intérieur et faire un nœud en milieu avant de le jeter à la poubelle (et non dans le WC).

Du reste bonne journée mondiale du préservatif.