Des droits humains, les infections urinaires s’en foutent

Même si « tous les Hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits », nous sommes loin d’être égaux face à la maladie. Une femme sur trois a déjà eu affaire à une infection urinaire au moins une fois dans sa vie. Autrement dit la femme est plus à risque que l’homme pour plusieurs raisons, surtout anatomiques.

En matière de mauvaise fortune, les femmes semblent bien servies. Pourtant, il n’y a rien de bizarre, encore moins de sorcier. Si les infections urinaires s’avèrent plus fréquentes chez la femme que chez l’homme, c’est pour quelques raisons tout à fait explicables.

Si la différence entre homme et femme saute aux yeux, elle va plus loin, jusqu’au niveau de la longueur de l’urètre. En effet, l’urètre de l’homme mesure en moyenne 16 centimètres alors que celui de la femme n’a que 3 centimètres. C’est essentiellement cette brièveté de l’urètre, permettant l’accès facile des bactéries à la vessie, qui explique la fréquence des infections urinaires chez la femme. Ce n’est pas tout. L’anus étant plus proche du méat urinaire, les bactéries anales et rectales peuvent facilement causer des infections urinaires par exemple quand on s’essuie de l’arrière vers l’avant après la selle. Bref, tout acte faisant rapprocher les bactéries des organes génitaux de la femme est susceptible de causer une infection urinaire.  

Des catégories plus vulnérables que d’autres.

Certaines femmes sont toutefois plus exposées que d’autres. C’est notamment le cas des femmes immunodéprimées (VIH-SIDA, diabète,etc), porteuses d’une malformation des voies urinaires, d’une sonde ou d’un diaphragme (dispositif de contraception).

Les femmes enceintes sont également des victimes préférentielles des infections urinaires.Et pour cause! Lors de la grossesse les différentes modifications physiologiques du corps de la femme ne passent pas sans dommages collatéraux. Premièrement, l’augmentation du volume utérine va de pair avec une modification des rapports anatomiques entraînant une compression de l’urètre et un reflux vésico-urétéral (les urines remontent avec les germes). Secundo, les modifications hormonales : la progestérone inhibe le péristaltisme des voies urinaires, diminue le tonus sphinctérien urétro-vésical favorisant ainsi la stagnation des urines dans la vessie avec comme conséquence une prolifération bactérienne et enfin le reflux des urines avec les germes. Tertio, les facteurs chimiques : au cours de la grossesse, suite à une glycosurie physiologique (présence de glucose dans les urines), les urines normalement acides deviennent plus alcalines et donc favorables à la prolifération bactérienne.

On l’aura compris, toute femme est sujette à des infections urinaires, mais si vous avez des infections urinaires récurrentes (trois épisodes en une année ou deux en six mois), les raisons ne sont probablement plus naturelles. Parlez-en au médecin. Il identifiera les causes pour envisager une prise en charge globale et  adaptée.

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