Et si la santé était le tremplin pour le développement durable

Une population en état de bien-être physique, mental et social est sans doute le plus grand capital que peut disposer un pays pour son développement. La Couverture Santé Universelle(CSU) n’est pas encore une réalité dans de nombreux pays en développement dont le Burundi. Dans cette deuxième publication de la campagne #AmagaraKuriTwese, nous discutons du rôle que doit jouer la CSU pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).

En 2017, plus de 800 millions de personnes ont consacré au moins 10% du budget du ménage aux dépenses de santé et au moins la moitié de la population mondiale ne peut obtenir  les services de santé essentiels dont elle a besoin. C’est sans doute le cas de Mathieu et sa famille sinon pire. Malgré leur travail, pour Mathieu et sa femme, joindre les 2 bouts du mois relève du parcours de combattant. Du coup, les besoins fondamentaux comme manger, se vêtir, etc sont prioritaires. Il devient quasi-impossible de couvrir les soins de santé pour cette jeune famille qui ne bénéficie d’aucune assurance-santé. En cas de maladie, ils sont obligés de s’endetter. Une situation qui entretient le cercle vicieux de la pauvreté. Tenez ! Les absences répétées au travail, le strress de trouver de quoi payer,… autant de facteurs qui influencent négativement la productivité au travail. Pas besoin d’être savant pour comprendre qu’à grande échelle c’est le développement de tout un pays qui en pâtit.

La CSU, au-delà de la santé

Bien qu’ayant pour  but que toute personne reçoive des services de santé essentiels de qualité dont elle a besoin sans encourir de difficultés financières, la CSU est loin d’être une simple question de santé publique. La CSU s’avère même être un accélérateur pour les ODD. Certes, la CSU n’est qu’une seule cible parmi les 169 que comptent les 17 ODD mais elle occupe une position stratégique de par ses nombreuses implications.

Les exemples ne manquent pas. L’éradication de la pauvreté (ODD1) sera toujours une utopie en 2030 aussi longtemps qu’un paysan sera obligé de vendre un lopin de terre ou s’endetter pour se payer une intervention chirurgicale. Un peu comme  les 25% de personnes dans le monde qui tombent dans l’extrême pauvreté après avoir payé leurs soins chirurgicaux. Et logiquement sans terre cultivable, la famine ne tardera pas de sonner à la porte  sans parler des enfants qui ne pourront plus aller à l’école le ventre vide et sans matériel scolaire. Voilà déjà 4 ODD ratés au moins pour faire court.

La solidarité et l’équité toujours

Ce Mathieu n’est pas une connaissance à moi, c’est un parent, un oncle, un cousin, un ami  qui a les mêmes droits que tous les citoyens burundais. Il voudrait aussi goûter aux délices de la CSU et savourer les dividendes du développement durable. Qu’on soit riche ou pauvre chacun doit contribuer à sa hauteur et l’Etat doit investir dans la santé pour garder « en bon état » la population active susceptible de booster son économie.  Et enfin, il est clair que le gouvernement du Burundi doit s’engager fermement envers la CSU, élaborer de bonnes politiques de mise en œuvre en concertation avec toutes les parties prenantes.