La goutte, une maladie des riches ?

Caractéristique du jeune homme pléthorique, la goutte n’a cessé de faire parler d’elle surtout dans le contexte actuel de changement du mode de vie et de surcroît de notre alimentation. Les excès alimentaires et l’obésité sont le plus souvent pointés du doigt comme étant pourvoyeurs de la goutte. Est-ce à tort ou à raison ?

La goutte est une maladie inflammatoire extrêmement douloureuse de l’articulation. Elle est due une hyperuricémie (taux élevé d’acide urique dans le sang). Il en résulte une formation de cristaux dans l’articulation (le plus souvent à la base du gros orteil mais aussi aux chevilles, genoux, parfois poignets ou doigts) et les tissus mous. L’articulation devient rouge, douloureuse et gonflée. Cependant, la crise de goutte peut être, du moins en partie, soulagée par l’immobilisation de l’articulation et l’application d’une poche de glace. Sinon un traitement par des médicaments appropriés devra être utilisé pour contrôler une crise de goutte. Cette maladie est fréquente chez les hommes de plus de 30 ans mais elle est extrêmement rare chez les femmes avant la ménopause.

L’alimentation est incriminée

Certains aliments comme la viande rouge, le foie et la dinde, les boissons alcoolisées ou  les jus sucrés  contiennent les purines dont le produit de dégradation est l’acide urique. La cristallisation et l’accumulation de l’acide urique entraîne l’augmentation de son taux dans le sang et de là la survenue de la goutte.

L’étiquette de « maladie des riches » qui est collée le plus souvent à la goutte serait due  au fait que les denrées alimentaires pourvoyeuses de purines comme les viandes sont de l’apanage des personnes aisées. A première vue, nous serions tentés d’y croire, mais les moins nantis aussi peuvent être atteints par la goutte. L’alimentation n’est le seul facteur en jeu : dans l’apparition de la goutte, il existe non seulement une prédisposition génétique à fabriquer trop d’acide urique mais également d’autres maladies pouvant entraîner une hyperuricémie.

Comment vivre avec la goutte ?

La prise des médicaments selon la prescription médicale est indispensable pour limiter au minimum les crises de goutte. Le changement des habitudes alimentaires est obligatoire : une personne atteinte doit avoir un régime pauvre en matières grasses et en purines. La consommation d’alcool ou même de bière sans alcool est fortement déconseillée du fait qu’il accroît le risque de faire une crise de goutte.

Néanmoins, un régime trop restrictif peut provoquer une crise de goutte. Ainsi, il faut veiller à garder une alimentation saine et équilibrée tout en évitant au maximum les aliments gras et riches en purines.

Bref, il faut manger lorsque vous avez faim et assez pour vous rassasier ; respecter les 3 repas par jour (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) ; avoir un régime pauvre en purines : les boissons (thé, café, eau), le fromage, les fruits, les produits laitiers écrémés, les légumes verts, les œufs, etc.