Parlons cuisine : préparation d’un médecin

S’il y a bien un patrimoine jalousement gardé au Burundi, c’est la cuisine du restaurant où se concocte la recette connue sous le nom de « Médecin ». Une sauce que l’on laisse mijoter tout le temps nécessaire sous la supervision des chefs brevetés par les grands restaurants européens.

Bienvenus dans cette cuisine unique en son genre où les ingrédients peuvent un jour devenir chef cuisiniers. Etant donné que la recette « Médecin » n’est pas une invention de grand-mère, la plupart des grands chefs aux multiples étoiles ont été formés en France et en Belgique.

Ces maîtres de l’art culinaire reçoivent chaque année des provisions provenant de la récolte des meilleurs fermes du pays. Même si  cela ne constitue en aucun cas une garantie de bonne cuisson car la qualité des ingrédients n’est pas le seul paramètre dans cette cuisine. Cette dernière, malgré ses imperfections, est un objet de convoitise. Ce qui lui a valu une réputation de ne pas accepter les produits dont les conditions de culture sont douteuses. De toute façon cela n’a jamais été un problème car l’exhibition annuelle des récoltes organisée par le gouvernement tranche généralement quant à la qualité des produits. S’il advient qu’il y ait une tricherie en rapport avec  la qualité du produit, la cuisine se réserve le droit d’éjecter  n’importe quel produit sans aucune autre forme d’avertissement, même pendant la cuisson.

La cuisson

Généralement on épluche la tête du produit et il est bon pour cuisson. La qualité des produits est différente mais relativement bonne dans tous les cas. Comme la cuisine est  étroite comparée aux besoins culinaires, on opte pour l’utilisation d’une marmite géante où on place tous les produits en mode ratatouille. Chaque chef est équipé d’une cuisinière ultramoderne avec plusieurs fonctions : réglage de température, éjection d’ingrédients jugés de mauvaise qualité, broyage, malaxage, etc. Bref la totale. Chacun peut alors régler les fonctions comme il veut. La cuisson normale dure 7 ans entrecoupés par des pauses pour déceler des éventuelles anomalies de cuisson. Mais il existe des variations possibles selon la volonté des grands chefs. Comme le Burundi ne dispose pas d’accréditation pour certifier la recette pour qu’elle soit « vendable » au niveau  international, le restaurant envoie ses repas miam miam en Europe ou dans certains pays africains pour cette certification.

La concurrence des fastfoods…

Les producteurs de matières premières, les investisseurs se sont inquiétés de la qualité de la cuisine de grand-mère et préfèrent envoyer leurs produits dans des pays qui ont maîtrisés la technologie du fastfood. Le produit final : le « MedDonald’s », il y en a pour tous les goûts et bien sûr la qualité est proportionnelle au « Made in… ». Dans tous les cas, la question n’est pas là. Fastfood ou cuisson douce à haute température, il suffit d’avoir de bons contacts dans le monde de la restauration. Du reste, la recette est servie dans les plus grands restaurants avec  la bénédiction des grands chefs.

Bonne nouvelle : il paraît que le mode cuisson est en cours de révision pour l’adapter aux besoins du consommateur du produit. En attendant, bon appétit.