La dépendance aux drogues : un vice ou une maladie ?

Différents par leur composition et leurs effets, cannabis, tabac, cocaïne, héroïne, alcool, … répondent classiquement au vocable « drogues ». L’une des caractéristiques communes à  ces produits est la dépendance qu’ils créent vis-à-vis du consommateur.  Maladie ou vice ?

« J’ai songé à tout arrêter d’un coup, accepter l’agonie du manque, mais ça n’a pas marché » confie  Dody (pseudo), fumeur de cannabis depuis quatre ans.

« Nous nous sommes lassés de donner infiniment des conseils. Je l’ai battu à mourir à plusieurs reprises en guise de punition, mais en vain ; il reste imperméable, peut- être que mon fils est victime d’ensorcellement ! » martèle Jean-Paul père d’un adolescent accro au cannabis.

La consommation de la drogue est presque toujours perçue comme une fausse note à l’éducation de l’enfant. Du coup la dépendance aux substances psychoactives est souvent  interprétée comme une simple déviation du droit chemin alors qu’en réalité, il s’agit d’une prison où sont souvent incarcérés les consommateurs des drogues. D’où la nécessité de comprendre le mécanisme de la dépendance afin d’en ménager ex professo une panacée et issue pour sortir de ce cercle vicieux où périt la santé mentale et physique de nombreux jeunes et adultes.

Souvent le plaisir en est l’appât

Dans le cerveau, il existe au creux de l’hypothalamus un petit amas de tissus neveux présidant la grande majorité des comportements : le centre du plaisir ; c’est lui qui nous incite à se nourrir, à procréer,… mais aussi notre talon d’Achille. C’est dans ce circuit que nait la dépendance. Le consommateur de drogue peut être motivé par la recherche de certaines émotions et sensations qui en découlent : le plaisir, le bien être, la relaxation psychique étant au premier plan.

Cerveau, victime de perturbations

Le plaisir, comme les autres émotions et  sensations reposent sur l’action de neurotransmetteurs cérébraux (substances chimiques libérées par les neurones, agissant sur d’autres neurones  ou autres types cellulaires).  Les neurotransmetteurs  interagissent entre eux. C’est ce qui rend possible l’équilibre, la coordination entre nos différentes fonctions physiques et mentales, sans même que nous en soyons conscients.

L’action  des drogues  vient perturber cet équilibre en stimulant ou en réduisant la production de certains neurotransmetteurs au-delà ou en-deçà des besoins naturels de l’organisme. Ce qui modifie les fonctions mentales, le comportement parfois même les fonctions vitales du corps. Ces neurotransmetteurs en question sont : la dopamine, la noradrénaline, le phenylethylamine (PEA), sérotonine, endorphine, le GABA,…

Il existe aussi des drogues qui agissent par libération de molécules à action similaire à celle des simples neuromédiateurs. L’exemple en est la mescaline ; drogue hallucinogène. Ainsi  les drogues se différencient par  leurs effets selon les neurotransmetteurs qu’ils mettent en jeu.

L’abstention devient  une mission impossible

Après une prise plus ou moins prolongée d’une substance psychoactive, le cerveau et à grande échelle tout l’organisme s’habitue aux effets artificiels, de courte durée de la substance consommée. Le schéma d’établissement normal des différentes fonctions du corps est chamboulé. Ce qui fait que le consommateur soit obligé de répéter la consommation de la substance en question pour effacer les effets du manque. Par exemple pour le cannabis, il s’agit de : l’irritabilité, l’agressivité, l’insomnie, les sueurs nocturnes, la perte d’appétit, perte (ou prise) de poids, les problèmes digestifs, les crampes ou nausées après les repas, l’agitation, l’anxiété, la dépression…  qui rendent l’abstention très difficile. C’est ainsi que s’instaure la dépendance. Le consommateur se retrouve pris au piège et sous le joug de la drogue. Comment se libérer ?  Nous vous en parlerons prochainement.